25.3.09

Becoming old

Vraiment le sentiment de devenir vieux. Encroûtement, routine, manque d'énergie. Mon envie d'être actif, de découvrir des choses, de me révolter, de lire, d'écrire, de créer, de croire en des potentiels, semble s'évaporer tout comme une jeunesse s'évapore. J'ai tendance à faire les choses par habitude, par inertie, avec indifférence, avec fatalité. Comme si j'attendais la fin, comme si j'avais 92 ans, alors que dans 3 mois j'en aurai 26. C'est aussi embêtant qu'effrayant.

22.3.09

En passant

(pour une fois)

Si tous ceux qui reçoivent une critique, pour peu qu'elle soit un minimum justifiée, parvenaient à comprendre qu'elle peut les faire progresser, au lieu de ne penser qu'à s'en offusquer, j'imagine que tout irait déjà nettement mieux.

Et si tous ceux qui font des critiques le faisaient en s'informant mieux et en pesant mieux les éléments, elles seraient déjà plus fondées et justifiées, et permettraient donc à ceux qui les reçoivent de s'en enrichir encore plus.



Ma tendance à la procrastination atteint son paroxysme lorsqu'il s'agit de ma santé, de la gestion de mon argent, ou de ma consommation.

18.3.09

Empathie, misanthropie et équilibre

Cela fait un temps fou que j'envisage d'écrire sur ce thème, mais ces derniers temps quelques éléments m'y ont définitivement poussé.
Il s'agit de cette étrange dualité : en privé, en pensée, dans mes écrits, je suis pour le moins misanthrope, assez dur avec les gens, plutôt donneur de leçons je dois dire. Tandis que face aux gens je suis presque toujours gentil, avenant, même concerné par le sort de mon prochain. On pourrait tout à fait dire que ce moi-là a en lui une profonde empathie. Comment diable est-ce possible dans la mesure où cet autre moi méprise à un tel point le genre humain et ses innombrables défauts, pas du tout compensés - selon lui - par ses (trop) rares qualités ?

Je ne suis pas schizophrène - enfin je ne crois pas. Justement, pendant la période où j'étais au plus mal, je me félicitais (plus ou moins) de conserver une lucidité à toute épreuve (tout en me demandant quand est-ce que ça allait craquer, ce qui semblait bien plausible), qui évitait que je ne sombre dans la folie. Ceci demeure aujourd'hui, je suis lucide sur toutes les facettes de ma personnalités, en tout cas j'en ai l'impression, mais reste à expliquer ce paradoxe.

On peut commencer par une évidence : il ne serait pas vraiment possible de vivre en adoptant un comportement en adéquation avec mes pensées misanthropiques. Voire vraiment pas possible. Si je disais ce que je pense à tout le monde, au delà des problèmes pratiques que cela poserait, tout le monde me rejetterait. A l'époque susmentionnée j'envisageais la possibilité de me retirer en ermite dans un endroit isolé, ce qui est cohérent. Sauf que c'est resté au stade de la possibilité un peu folle.
Sauf que les choses ne sont pas si simples : quand je suis en face d'une personne ce que je pense se déforme par rapport à ce que je pensais quand j'étais ailleurs. Ou a une tendance à se déformer, à muer. Le deuxième moi entre en pleine contradiction avec le premier et prend quelque part le contrôle. Ce moi-là semble aimer profondément les gens, et je dois dire que je ne sais pas comment c'est possible.
Cela me fait penser à La part des ténèbres de Stephen King. Thème forcément traité à plusieurs reprises dans le cinéma et la littérature. Sauf que là ça n'est plus tellement du divertissement (quoi qu'on puisse se poser la question de savoir si sa propre personne puisse parfois être un divertissement... de l'auto-divertissement somme toute...). Je ne sais pas si c'est une double personnalité, je ne sais pas ce que c'est.
D'où vient-elle ? Est-ce juste la conséquence naturelle de l'évidence mentionnée plus haut ? Ou bien est-ce parce que chaque être humain a dans ses gènes l'empathie pour son prochain ? Dans ce cas cette facette, que j'avais forcément en moi jusqu'à l'âge de 11-12 ans, et qui s'est ensuite progressivement désagrégée (ou éteinte), serait toujours enfouie quelque part, et guiderait mon comportement dès que je suis en présence de quelqu'un, même inconnu. Évidemment sans que j'aie mon mot à dire là-dessus. De toute façon que dirais-je ? J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur pour juger de cela !

Est-ce que cette empathie naturelle pour l'autre peut disparaître complètement ? Est-ce dans ces cas-là que l'on considère que l'être sombre dans la folie ou dépasse la limite ? Lors de guerres, les soldats qui donnent la mort ont généralement un dilemme personnel à résoudre. Les tueurs en série peuvent-ils tous être considérés comme fous ?
Je prend l'exemple de ceux qui tuent parce que c'est le plus opposé à l'empathie pour son prochain.

Est-ce que ça ne serait pas aussi une question d'équilibre ? Pour faire simple, mépriser tout le monde (même sans que ça ne se traduise en comportements directs), si ce n'est pas compensé par quelque chose, mènerait à un trop grand déséquilibre. Se montrer plus particulièrement avenant, attentif, enjoué, serviable, etc, serait une façon de compenser mes écrits d'une rare dureté et mon grand mépris du genre humain, pas comme se dédouaner mais pour équilibrer, sans que ça soit volontaire. D'ailleurs en parlant de genre humain, on voit bien que c'est différent d'une personne. C'est comme quand on dit "tout le monde" et qu'on se rend ensuite compte que personne que l'on ne connaisse n'est finalement concerné.
Pourtant je ne peux en aucun cas dire que mes écrits, mes reproches, mes effarements, sont théoriques. Au contraire d'ailleurs, j'ai toujours essayé de me baser sur du concret. Il s'agit d'ailleurs là de l'un des arguments principaux que j'ai utilisé pour répondre à ceux qui prétendaient que mon mal-être serait imaginaire. Lorsque je suis avec des gens j'ai indiqué que mes pensées avaient une tendance à changer, mais ce n'est pas non plus systématique, il y a des cas où elles restent les mêmes en plein cœur d'une situation ou d'une conversation, généralement même renforcées par ce qui se passe. Comment donc généraliser puisqu'il s'agit d'un mélange insondable et changeant ? On peut difficilement dire que je suis un moi plutôt que l'autre, c'est plutôt un véritable sac de nœuds, qui pourtant s'est stabilisé ces dernières années pour atteindre un assez bon équilibre.

Tout comme je pensais l'autre jour à cet autre équilibre qui s'est mis à composer mon existence : mon épanouissement personnel passe - en bonne partie - par mon activité professionnelle qui consiste principalement à me consacrer, dans une certaine mesure, à l'épanouissement des autres, en l'occurrence de centaines d'enfants.

A l'époque où j'allais très mal je considérais comme fausse la théorie de l'équilibre dans le monde (le yin et le yang, le bien et le mal, etc). Je ne voyais pas pourquoi le nombre de choses positives serait toujours proportionnel au nombre de choses négatives, et j'en avais d'ailleurs un contre-exemple effrayant en la personne de moi-même. Mon point de vue est inchangé, il suffit d'observer le monde dans lequel on vit pour se rendre compte que c'est insensé, mais je crois avoir compris ce que cela signifie, ou ce que cela devrait signifier en tout cas : les choses iraient mieux, bien, voire au mieux, s'il y avait respect de l'équilibre, des équilibres; ce serait une sorte d'idéal à atteindre. Dans la quête de la connaissance de soi et de l'épanouissement personnel, trouver un équilibre semble être un fil rouge.
A l'échelle de la planète la tâche semble insurmontable, mais essayer de s'en approcher doit s'avérer un objectif majeur. On parle des incroyables inégalités, les réduire serait se rapprocher de l'égalité, de l'équilibre donc. Le mot répartition a aussi tout à voir avec le mot équilibre.

La bonne gestion des équilibres et déséquilibres, que ce soit au niveau personnel ou au niveau mondial, semble être l'une des clefs de la progression des êtres et du genre humain.
(phrase pompeuse mais en rapport avec la note précédente et qui a le mérite de conclure celle-ci)

8.3.09

Progrès de l'humanité

Le XXIème siècle pourrait être pour l'Homme celui de la conscience, de la prise de conscience.

Il faut bien dire que le XXème fut plutôt marqué par sa déraison :
  • 2 guerres mondiales
  • fascisme et nazisme
  • dictatures un peu partout dans le Monde, bafouant les droits de l'homme et ses libertés
  • guerres (ex-Yougoslavie, Israël, Afrique, décolonisations...)
  • génocides
  • racisme
  • terrorisme mondial, culminant par le 11 septembre
  • violence urbaine
  • exploitation des hommes
  • destruction de la biodiversité et de la planète
  • déchets radioactifs, déchets tout court
  • surconsommation
  • "hormonalisme"
  • prépondérance de la bourse et crises financières
  • augmentation des inégalités
  • surpopulation mondiale
Événements plus nuancés :
  • chute de la culture ? Au sens où les gens seraient de moins en moins cultivés alors que dans le même temps les arts se sont énormément développés et diversifiés (création de mouvements musicaux, littéraires, picturaux, etc)
  • baisse des religions ? J'ai tout de même l'impression que le nombre de croyants mondial a baissé de manière substantielle au cours du XXème. Je n'ai pas de chiffres, mais si c'est effectivement le cas c'est tout de même un soulagement. Cette immense charlatanerie... J'ai failli le mettre dans les points positifs mais je sais bien que le succès des religions au cours de l'Histoire a correspondu à un besoin profond de l'être humain. Je ne sais pas si ce besoin disparaîtra un jour ou s'il restera toujours. S'il reste, les religions resteront, et seront peut-être progressivement remplacées par d'autres choses permettant de combler ce besoin d'une autre façon, si c'est possible.
  • décolonisation ? Nuancé car la libération d'un peuple semble une bonne chose en soi mais elle ne se fait pas sans douleur : d'une part les guerres de décolonisation ont souvent été meurtrières, et d'autre part les nouveaux régimes mettent et mettront des dizaines d'années à se stabiliser, tout comme ce qui s'est passé dans les pays occidentaux au cours des siècles, engendrant de nombreuses violences et de nombreuses infractions à la liberté. Mais quelle autre solution existait-il ? Conserver la colonisation ?!? Évidemment non et évidemment c'est là qu'on comprend l'ampleur de l'erreur d'avoir colonisé.
  • capitalisme progressant de manière exponentielle ? Je l'avais initialement mis dans les points négatifs mais ce doit être plus complexe que cela. Je ne saurais les mettre en lumière facilement mais j'imagine bien que le capitalisme comporte des avantages. Personnellement j'ai un doute sur le fait que ces derniers compensent les inconvénients, dont cette course frénétique à l'argent qui a plus ou moins contaminé une grande partie du monde et dont l'homme mettra sûrement un temps fou à se libérer. Entraînant des conséquences humaines, sociales et écologiques désastreuses.
Heureusement dans le XXème on trouve aussi les prémices de la prise de conscience de l'être humain :
  • chute du mur de Berlin. Symbole historique important en terme de paix et de liberté.
  • mai 68. Je cite : "vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, voire philosophique dirigée entre autres contre la société traditionnelle, le capitalisme, l'impérialisme.". Même si contrairement à la révolution française mai 68 n'a abouti ni à la guerre civile ni à un coup d'État, les hommes auront encore besoin de révolutions pour faire avancer les choses, les courants de pensée, les idéologies.
  • fin de l'apartheid. Suite à quoi l'homme commence (seulement) à comprendre (petit à petit), et il lui faudra encore un temps fou, que la couleur de la peau ne préjuge de rien.
  • début de l'écologie. Quand les premiers écologistes sont arrivés (en France) dans les années 70-80, il faut bien dire qu'on ne trouvait pas grand monde pour les écouter et ils étaient souvent raillés. 30 ans plus tard tout le monde s'en mord les doigts et on se demande s'il est encore temps de faire marche arrière concernant l'autodestruction de notre propre planète. Je le mets en prise de conscience mais elle était finalement forcée et peut-être déjà trop tardive, donc je ne sais pas si on peut dire que c'est une bonne chose finalement.
  • congés payés et 35h. Quelque part des contre-poids des affres du capitalisme. L'arrivée des congés payés (1936 en France, 1992 en Chine..., pas encore obligatoire aux États-Unis...) puis leur augmentation en nombre de semaines marque tout de même une prise de conscience importante : comme le dit Besancenot nos vies valent mieux que leur profit, en comprenant que le travail n'est pas tout l'homme progresse d'un grand pas... La réforme des 35h de l'an 2000 va, dans l'esprit, dans ce sens, même si en pratique tout n'est pas rose. Ce qui compte c'est l'esprit, l'idée, on trouvera bien comment les appliquer avec le temps.
  • parité. La France peut se vanter d'être le pays des lumières, de l'égalité et de la liberté si elle en a envie mais le droit de vote des femmes n'arrive qu'en 1944, tandis qu'il a été mis en place plus tôt dans plus d'une trentaine de pays, dont à partir de 1776 au New Jersey par exemple... Quoi qu'il en soit le fait que l'homme commence à comprendre, là encore petit à petit et il faudra encore du temps, que les femmes peuvent elles aussi penser, est un soulagement, mais c'est une hérésie qu'il ait mis aussi longtemps pour cela.
  • aides sociales. Un vrai progrès social, même s'il faudra étudier de plus près la façon dont elles sont appliquées, sans quoi les incitations à la fraude sont trop grandes. De plus c'est un véritable gouffre financier (ce qui est une bonne chose mais pas à ce point-là !).
  • aides aux SDF. En France l'Abbé Pierre puis les restos du cœur ont beaucoup aidé à la prise de conscience. En terme de respect de son prochain et de solidarité, l'homme a d'immenses progrès à accomplir et j'ai l'impression que cela se fera toujours au ralenti. Quand on aura bien intégré que certains de nos semblables sont en train de mourir de froid ou de faim à quelques mètres de notre frigo rempli de notre appartement chauffé, l'homme aura atteint un niveau intéressant de spiritualité.
  • aides humanitaires. Un peu la même idée mais au niveau mondial. La lutte contre les inégalités planétaires, à commencer par les domaines de la nutrition et de la médecine, est un très vaste chantier que l'homme devra mener à bien s'il veut montrer qu'il a vraiment une conscience.

Le XXème aura été marqué par de considérables progrès techniques et scientifiques. N'aboutissant pas forcément à de grands progrès spirituels pour l'homme, comme je l'ai déjà évoqué, inspiré par cette note de l'aporie. Au delà du Progrès, l'Homme progresse-t-il ?

D'un côté nous pouvons nous dire, lorsque l'on voit la liste des atrocités du XXème, que le XXIème ne pourra pas être pire, d'autant qu'en théorie l'Homme apprend de ses erreurs, même si ça reste trop souvent théorique. Le bon sens voudrait que plus les siècles passent, plus cela a tout de même tendance à devenir vrai. (Il est étonnant de voir que le bon sens et l'Homme sont si souvent opposés)
L'Histoire donne pourtant un grand coup de main à l'homme en ce début de XXIème :
  • événements du 11 septembre 2001, qui lui donnent de quoi méditer et analyser.
  • alertes écologiques fondamentales qui doivent lui faire comprendre qu'étant donné que pour l'instant les avancées scientifiques en astronautique ne permettent pas d'avoir un plan raisonnable d'évacuation sur une autre planète, il devrait penser à éviter de détruire la seule dont il dispose...
  • crise financière internationale "sans précédent" remettant le capitalisme, et dans une certaine mesure l'occidentalisme, en question, remettant aussi la course frénétique à l'argent en question.

N.B. : merci de m'indiquer si j'oublie des choses fondamentales, ou autres.
N.B. : en ces temps où je me lamentais de ne plus écrire, allant même jusqu'à me demander si j'arrivais à penser autant qu'avant, ce modeste article me remonte un peu le moral.

4.3.09

Instruction

Entendu dans le métro le dernier jour de février 2009 entre deux jeunes d'une vingtaine d'années qui se connaissent.
- On est le combien ?
- ...
- On est le 29 ou le 30 ?
- ...
- Je veux dire plutôt on est le 30 ou le 31 ?
- On est février, guignol.
- Va te faire foutre (NDR: c'est amical, je suppose). Bon, on est le 28 ou le 29 ?
- 29 je crois, j'sais pas.

Où va la France ?
C'est au programme de l'école primaire. L'instruction est obligatoire depuis 1882.
Je cherche à comprendre. Ils ont oublié ??
Je préfère ne pas savoir le pourcentage de gens qui ne savent pas ça.
Ce n'est qu'un exemple. Mais je crains hélas qu'il soit représentatif de certaines vérités.

J'ai assez halluciné. Je veux dire par là que l'on sait que les gens sont ignorants, mais on n'imagine généralement pas à quel point.

De: arna A: CAF

Bonjour,

Je vous avais envoyé un mail l'an dernier pour demander comment les situations se mettaient à jour pour le recalcul annuel des prestations. C'est à peu près en même temps qu'une réforme devait vous permettre de prendre connaissance automatiquement des revenus des allocataires (la même que celle des impôts).
Un an plus tard je vois que le calcul de mes APL n'a pas changé. Cela fait maintenant plus d'un an et demi que je travaille non plus à mi-temps mais à plein temps et j'imagine bien que mes APL ne devraient donc plus être les mêmes.
Je commence à mieux comprendre pourquoi la dette de la France se creuse autant.

Cordialement.