31.8.10

Agir. Maintenant.

Regardons autour de nous. Est-ce que les choses vont bien ?
Non.
Est-ce logique de faire quelque chose pour que ça change ?
Oui.
Qui conteste ces deux réponses ?

"Oui mais ça ne sert à rien on ne peut rien faire".
Faux. Chacun peut agir. A la remarque "oui mais le monde est comme il est.", quelqu'un répondait "Non Monsieur, le monde est ce que nous en faisons."

"Oui, j'agirai plus tard".
Plus tard c'est trop tard. Parfois même, plus tard c'est jamais.
Faut-il attendre le XXIIème siècle ? Oui cela fait bizarre d'utiliser XXIIème. Cela vient du fait que l'être humain ne pense pas à long terme.
Il pense à court terme. Et lorsqu'il fait des efforts, il pense à moyen terme. Mais il ne pense jamais à long terme.
Est-ce que les choses n'ont pas déjà atteint un point assez critique comme ça ? Que faut-il attendre ?
La réponse est qu'il ne faut pas attendre.

14.8.10

Servir à quelque chose

Félicitez-vous d'avoir fait quelque chose qui ait brisé la monotonie de votre époque
disait Ralph Waldo Emerson.
Et mon collègue de 42 ans qui songe à changer totalement de direction, histoire de pouvoir laisser une trace avant de mourir, "dans moins de 20 ans sûrement" dit-il.
Je ne pense qu'à ça, laisser une trace. Sinon autant se suicider tout de suite. Je ne supporte pas le point atteint en ce moment par la civilisation occidentale : jouissance personnelle à outrance. C'est sûr qu'avec ça on fait progresser les choses. Le pire c'est qu'on peut imaginer que toutes les civilisations qui ont du "retard" sur les occidentaux, et dont certains pays sont d'ailleurs en train de le combler, prendront la même route que nous. Cela semble une si grande préoccupation d'atteindre d'abord un stade où l'ensemble de la population a dépassé le stade de la survie, d'une gestion trop permanente de combler ses besoins, mais il a été à un tel point dépassé qu'on ne s'est pas rendu compte qu'on est parti dans l'excès inverse, c'est-à-dire l'apologie du matériel et du sensoriel, des plaisirs et de la jouissance. Au nom du bien être personnel, l'occidental moyen a bien souvent complètement oublié qu'il faisait partie d'un tout appelé planète, dont il dépend, appelé population mondiale, appelé humanité.
Les occidentaux ayant dépassé les problèmes de pure survie, en moyenne, ils se rendent à peine compte que justement le terme moyenne signifie que les inégalités sont loin d'avoir disparu dans le pays même où ils habitent. Mais ceux qui n'ont plus comme préoccupation quotidienne leur survie sont censés être les mieux placés sur ce globe pour pouvoir s'occuper d'enjeux plus globaux. Or quelle part d'entre eux s'en préoccupent ?

Je ne sais pas ce que je peux apporter. Mais je citerais à nouveau ce passage de Dagerman :
"Si je veux vivre libre, il faut pour l'instant que je le fasse à l'intérieur des formes figées de la société. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n'ai rien à opposer que moi-même - mais, d'un autre côté, c'est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s'exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté."
Je ne suis sûrement pas doué à grand chose, mais je sais penser et écrire. Une des choses difficiles pour moi sera d'apporter du matériel et des expériences nouvelles comme sources de pensées. Mais ne serait-ce que la littérature, les écrits des philosophes, les expériences relatées par des écrivains, fournissent déjà beaucoup de matière. Qu'il faille soi-même faire et soi-même vivre n'est à mon avis qu'en partie vrai.
Quoi qu'il en soit donc, dans la mesure du possible, dans la mesure surtout de mes fragiles capacités à vivre, je ferai de mon mieux.

12.8.10

Violence

Le temps passe et je ne fais rien de constructif.

Je ressens un fort besoin de durcir mes propos, de me montrer plus exigeant, plus agressif parfois, envers ceux qui ne comprennent pas, qui ne respectent pas certaines valeurs, qui ne pensent qu'à eux, qui font preuve de nonchalance. Est-ce mal ?
L'une de mes qualités a généralement été de faire preuve de patience, de compréhension, de tolérance, de gentillesse. C'est difficile de faire tout ça lorsqu'on comprend en moyenne mieux que les autres tandis que dans le même temps ils vous agressent et pensent être en droit de le faire.
Maintenant il semble que le vase déborde. J'en ai assez d'être gentil, d'être patient, d'être compréhensif. Cela ne mène pas à grand chose, à part peut-être à vous forger une réputation sympathique, mais ceci est négligeable. Pour faire bouger les choses il semble nécessaire d'inverser mon comportement. Bien sûr je serai toujours vigilant sur mes erreurs, m'excuserai lorsque j'en commettrai, ferai des concessions, etc. Mais lorsque j'aurai raison et surtout lorsque les personnes dépasseront les limites, et elles le font tout le temps puisqu'elles semblent adorer cela même si elles sont généralement inconscientes de le faire, alors là par contre je ne les raterai plus. Par écrit j'étais déjà quelque part sur cette ligne de conduite, mais trop mollement et pas avec tout le monde. Il est temps que les choses changent.

Gandhi disait pourtant :
« La recherche de la vérité ne doit admettre qu'aucune violence ne soit infligée à un adversaire, mais qu'il doit sortir de l'erreur par la patience et la sympathie. Parce que ce qui apparaît comme la vérité à l'un peut apparaître comme erreur à l'autre. Et patience signifie auto-souffrance. Donc la doctrine est revendication de la vérité, pas en infligeant des souffrances à son adversaire, mais à soi-même. »

ainsi que :
« Marcher sur le tranchant effilé de la non-violence n'est pas chose facile dans ce monde plein de violence. La richesse ne nous y aide pas; la colère est un ennemi de la non-violence; et l'orgueil est un monstre qui la dévore. »
mais il terminait ce paragraphe par :
« Dans cette observance ferme et acérée de la religion de la non-violence, il faut souvent reconnaître la prétendue violence comme la forme la plus vraie de la non-violence. »

Il ne sera jamais pour moi question de faire du mal gratuitement. Et lorsqu'il n'y aura pas violence en face, moi non plus je n'en ferai pas preuve. Et lorsque je pourrai faire autrement, je le ferai. Et je laisserai toujours une chance à mes interlocuteurs inconnus. Mais une fois qu'ils auront franchi une certaine limite, je ne leur ferai plus aucun cadeau, y compris si ça doit passer par la violence écrite.