26.8.08

Good things, but

J'ai énormément joué en tournoi cet été et dans l'ensemble j'ai pris beaucoup de plaisir, au point que ça approchait parfois celui d'il y a sept, huit, dix ans. J'ai la chance d'avoir deux mois de vacances l'été. J'ai encore mieux perçu la chance de travailler dans le milieu qui me passionne, de prendre du plaisir à se noyer dans le jeu tout en préparant des cours.
Des éléments formidables somme toute.
Mais pourtant je sais que je reste dans une impasse. Du fait de mon rapport à l'environnement et de mes difficultés à supporter certaines interactions avec autrui.
Il y a aussi quelque chose qui pèse de manière non négligeable dans la balance. Le fait que je n'échange rien ou presque via le net, pourtant mon environnement de prédilection. Il faut noter que je n'envisage pas d'échanger avec des garçons, est-ce quelque chose de naturel ou doit-on y voir quelque chose psychologiquement ? Ce n'est pas tant ce vide qui pèse que le sentiment qu'il ne se comblera pas. Effectivement j'ai l'impression de ne pouvoir échanger des banalités, et comme il est difficile de refaire le monde tous les soirs pendant très longtemps... Même en rencontrant l'élue qui redoublerait d'originalité toutes les huit interventions, je ne suis sûr de rien.
Et puis ces détails quotidiens qui s'ajoutent l'air de rien. Cet appart qui devient de plus en plus inquiétant de part la façon dont je l'entretiens, cette incapacité à se décider d'acheter quoi que ce soit, ce comportement douteux voire effrayant de ne pas du tout gérer les entrées et sorties d'argent, etc.

13.8.08

Sociability

On dira ce qu'on veut sur ma prétendue nouvelle sociabilité mais quelque chose cloche et clochera toujours.
Des amis d'âges divers organisent une après-midi détente vacances chez l'un d'eux, genre piscine pétanque barbecue jeux. Il s'agit de gens que j'apprécie. Le plan est clean. Et pourtant de part la dimension sociale du truc je fais un blocage. Être avec des gens, discuter, se comporter, ça n'est plus le bout du monde comme ça pouvait l'être à une époque mais ça reste une idée difficile. Idem lorsque 2-3 amis (toujours cette sensation étrange en utilisant ce mot) m'invitent régulièrement pour des soirées pourtant en comité restreint et qui ont tendance à briser ma routine, mais l'éternelle sensation désagréable est toujours là.
Je parle ici "d'amis", je laisse imaginer les autres cas.


On parle souvent de la chance qu'on a. Par rapport à. C'est vrai que sur le plan de la nutrition et de la santé c'est indiscutable. C'est vrai que sur le plan du confort et de la variété des activités c'est notable. C'est vrai sur beaucoup d'autres points. C'est vrai que ceux qui ont plus de cinq semaines de congés par an ont de la chance même s'ils le méritent parfois. D'autres les méritent aussi sans les avoir, et avoir ce qu'on mérite c'est une chance, c'est vrai.
Je voudrais parler de la chance de pouvoir envisager des contacts avec autrui sans être mal à l'aise. Je voudrais dire que certains n'ont pas la chance de pouvoir trouver agréable l'idée de passer quelques heures en groupe, y compris avec des amis.
Je ne sais pas si c'est un caprice d'occidental gâté. Je ne suis pas sûr qu'il soit intolérable de mettre sur le même plan le souci d'avoir faim et le souci d'interagir avec autrui.

8.8.08

Admin*Me=2

Cela fait un bout de temps que je dois me rendre à la préfecture retirer un papier. En bon adorateur de démarches administratives que je suis, doublé d'un incorrigible procrastinateur, j'ai sans cesse reporté, ce qui a mené le retard à 4 mois. Cette semaine, étant relativement libre, je me suis promis d'y aller. Mercredi j'ai classiquement reporté à jeudi. Jeudi j'ai trouvé une excuse à demi valable pour reporter à vendredi. Ce vendredi donc le grand jour... C'est que de report en report, la formalité est finalement devenue un événement. Etant très patient mais détestant perdre du temps à attendre (j'ose croire que c'est cohérent) je décide de faire l'ouverture pour mettre toutes les chances de mon côté. Je me lève donc à l'aube, ou presque, lance même une lessive avant de partir (comme quoi un jour vraiment exceptionnel se profile), et me rends au centre de Lyon. Tout semble se passer à merveilles. Puis j'arrive à quelques mètres des bureaux et là c'est le drame. Deux files d'attente, à l'extérieur du bâtiment, d'une cinquantaine de personnes chacune. D'après le peu que j'ai pu apercevoir je miserais sur des personnes en irrégularité de séjour, peut-être qu'aujourd'hui c'est grande étude de régularisation... Ou pas du tout mais dans ce cas cela signifie que c'est la file d'attente normale !?? Ce qui serait bien plus inquiétant ! Oui bah oui j'ai passé mon chemin pratiquement sans l'ombre d'une hésitation. Oui j'aurais dû téléphoner mais il est vrai que lorsque tu appelles 3 fois et que tu tombes 3 fois sur "nos lignes sont actuellement encombrées" ça ne t'incite pas follement à rappeler, surtout moi. Oui j'aurais été téméraire j'aurais pu tenter de demander une fois sur place ce qu'il se passait mais d'une part ça ne m'aurait pas tellement avancé et d'autre part je fuis à la fois les administrations et les foules, or là il y avait les deux au même endroit. Il faut noter qu'il y avait une petite chance que ces files d'attente concernent autre chose et que je puisse entrer tout de même, chose qui ne m'est pas venue à l'esprit sur place. Cependant, eusse-je été au courant de cette possibilité que je ne l'aurais pas saisie.
Quand je vois comment ça s'est passé hier au garage ou aujourd'hui, je comprends encore mieux pourquoi je suis aussi récalcitrant aux formalités.