31.12.07

Ok, passons à l'année paire

Le dernier jour de l'année, il y a deux types d'individus dont j'ai du mal à supporter l'existence.
Celui qui est seul et qui cherche à tout prix à ne plus l'être. Qui cherche à s'incruster chez quelqu'un qu'il connaît car il est rongé par la solitude et qu'au choix il considère qu'il n'y a rien de pire que passer ce soir de l'année seul ou bien il trouve là une occasion rare, un très bon prétexte. Alors est-ce qu'être rongé par la solitude excuse ce comportement ? Pour moi non, à peine quelques circonstances atténuantes.
Et il y a ceux qui sont plusieurs, qui ont prévu quelque chose, et qui veulent à tout prix embringuer dans leur truc ceux qui sont tout seul. Eux c'est les pires. Car ils ont une compréhension limitée. C'est comme des handicapés de la compréhension, ils ne peuvent pas s'imaginer qu'on puisse vouloir rester seul.
Parce que sinon, les gens qui font la fête, au delà du fait que je me sente étranger à eux, s'ils la font de leur côté c'est déjà pas mal, et si miracle ils arrivent à comprendre que certains préfèrent se comporter autrement, alors bonne nouvelle.
Je m'interroge automatiquement sur ce qui pousse autant de monde à fêter ce soir de l'année mais finalement je crois que je préfère ne pas savoir. Ne pas savoir que certains fêtent le temps qui passe dans le monde dans lequel on vit, que certains ont besoin d'oublier la réalité, que certains n'ont besoin de rien, que la plupart ne s'interrogent jamais sur les raisons.

Je n'ai pas très envie de développer, fuyons ces tristes analyses. Je vais poursuivre mon changement d'année classique : surtout seul, musique calme, nourriture banale, pas d'horaire, l'écran d'ordi, apprendre des mots par exemple, et consolidation de tous les instants de la bulle qui doit me séparer du reste du monde. Bien.

26.12.07

Let the police do her job

L'autre fois je devais aller porter plainte au commissariat. Je dois dire que des agents étaient déjà venus constater, comme il se doit, et pris des notes. Ca m'a déjà paru étrange de devoir aller répéter ce qu'ils sont venus voir, mais bon qu'à cela ne tienne...
Tout insouciant j'y vais la 1ère fois vers 16h, on me dit qu'il y a dans les 2h30 d'attente (alors que ça ferme à 18h, le truc pas inquiétant déjà). Je me laisse dire qu'il faut venir à l'ouverture, soit à 8h, soit à 14h. Bien, je vais donc une nouvelle fois pouvoir profiter de mes horaires de boulot singuliers. Deux jours plus tard, je débarque à 14h mais je ne suis pas le seul, on est cinq. Je pense que ce n'est pas la fin du monde et que d'ici 15h je serai bien sorti. Pouah quelle naïveté ! Je suis assez patient, il faut le savoir, j'avais pris de quoi lire et comme je commençais à tomber malade j'étais aussi prêt à somnoler un peu. Une heure plus tard, une seule des 5 personnes était passée ! J'hallucine pas mal. Il faut dire qu'en plus des personnes sans rendez-vous s'ajoutent des personnes convoquées... Trente minutes plus tard, pas mieux, je décide de demander la raison de cet invraisemblable blocage. On me répond que c'est juste parce qu'il n'y a que 2 fonctionnaires pour prendre les plaintes (j'apprendrai plus tard qu'ils sont seulement entre 2 et 3). J'ai dit que je ne trouvais pas cela très adéquat puis "au revoir à bientôt" et je suis parti.
J'en suis pas revenu. Même chez le médecin on passe 3 à 4 fois plus vite alors qu'il a une tâche légèrement plus complexe à réaliser. Déjà le nombre de personnes qui viennent déposer des plaintes est assez inquiétant, cela signifie que la société a beaucoup de problèmes, et il n'est pas aisé de trouver les raisons et de lutter contre. Ensuite le temps que ça prend pour enregistrer une plainte, c'est très administratif, ça prend bien 30 minutes même quand on a rien à dire. Ensuite le nombre de fonctionnaires qui recueillent ces plaintes, beaucoup trop insuffisant. Deux jours plus tard à l'ouverture de 8h je suis passé en 45 minutes, mais en tout cas, tout ça m'a stupéfait.

24.12.07

People in a hurry

L'autre fois c'était fun dans la rue. Pour une fois hein. Dimanche, 18h. Un camion bloquait plus ou moins le bout d'une petite rue, le temps de décharger quelques trucs. Bien sûr une voiture arrive, le conducteur voit qu'il ne peut pas passer, klaxonne. Par la suite je crois qu'il a regretté. Un des types qui déchargeait commence à l'incendier : "Quoi, t'es pressé ? C'est la nouvelle maladie du siècle, d'être pressé. Prends le temps de mourir". Après je crois qu'il a fait un aller-retour avec une partie du chargement, avec ses collègues. Puis en revenant il a du terminer en lui disant "Alors, c'était long ? T'avais pas 2 minutes ?". L'autre n'a pas bronché. Le type du camion avait l'air sage et en même temps du genre qui tape ses coups de gueule quand il en a envie. Un mélange tout à fait pertinent à mon avis.

Alors, que les gens sont pressés, je le savais avant, je m'en rends encore compte depuis, et ça me donne l'occasion d'en dire un mot. Car c'est l'un des fléaux de l'époque moderne. Je veux dire réfléchissons un instant sur ce qu'on imaginerait comme société idéale, mettons dans quelques milliers d'années, quand les Hommes seront devenus raisonnables et sages, entre autres, ce qui semble bien utopique, certes, je suis bien le premier à ne pas y croire une seconde. Imaginons tout de même, est-ce qu'on y voit des gens pressés ? Non, évidemment non, car c'est une caractéristique négative à la base.
Voyons une définition :
Pressé : Qui a hâte, qui doit faire vite.
Précisons que lorsqu'on dit pressé, on sous-entend plus ou moins aussi impatient et autres traits négatifs qui peuvent s'ajouter comme énervé, stressé... etc. Parce que pressé et patient, c'est vrai qu'en théorie ça pourrait peut-être exister, mais en pratique...

A qui la faute ? Parfois pas à eux-mêmes, "qui doit faire vite", doit, c'est une autorité supérieure qui lui impose alors. Une seconde là, je veux bien reporter la faute sur quelqu'un ou quelque chose d'autre dans ces cas précis : délais d'acheminements draconiens, enchaînement des tâches ou déplacements trop rapprochés, bref quand la personne est prise dans un engrenage qu'elle ne peut pas contrôler (livreurs, urgences de santé, employés mis sous pression par leur patron, etc), mais je crois tout de même que la personne pourrait dans au moins 2 cas sur 3 agir en amont pour ne pas se retrouver pressée. Certaines choses changent avec le temps et les époques, et d'autres non : La Fontaine, Le lièvre et la tortue, Rien ne sert de courir, il faut partir à point. On est en plein dedans là ! Voilà déjà une piste intéressante pour supprimer des tensions. Une autre peut être plus de réflexion et d'organisation. Parfois juste un peu de bon sens ou de réflexion permettent de remettre des choses en place astucieusement (même si je me rends compte en disant cela que ça fait un peu formule bateau de recette miracle). Voilà un petit peu pour la prévention.

Mais il faudrait aussi insister sur les mentalités. Si on assouplissait un peu tout ça, c'est-à-dire qu'on arrêtait de considérer que l'heure c'est l'heure, que c'est sacré, etc. Prenons exemple sur certaines régions du monde où le temps n'est pas un ennemi. L'autre fois un reportage où 50% des gens arrivent avec 4h de retard à une réunion régulièrement. Je ne dis pas que c'est bien mais nous devons pouvoir trouver un juste milieu entre le laxisme large et le ponctualisme totalitaire. Alors je sais bien, la source est à chercher directement dans le capitalisme, qui se mondialise aujourd'hui. Recherche de profits, optimisation des temps de travail, réductions ou suppressions des temps morts, augmentation de l’intransigeance sur la ponctualité, augmentation des rendements et réductions des délais. Je sais. Mais je suis en train de demander quelque chose de plus profond à l'Humanité, justement, plus profond que la recherche de profits. Ce sont les êtres qui par leurs choix doivent s'opposer aux valeurs du capitalisme. Est-ce que nous voulons une société de gens pressés ou de gens détendus ?
Imaginez le gain en calme, en détente, en souplesse nerveuse, si on enlève 67% des cas où les personnes sont pressées...

Je souhaitais aussi m'intéresser à certains cas. Alors le matin pour les personnes qui vont travailler, pourquoi des klaxonnements, des appels de phares. Le matin à 7h30 quoi. Ils sont déjà énervés ? Pourquoi ? Ils n'aiment pas leur boulot ? Ils pestent d'aller bosser ? Ça ne peut pas être qu'ils sont mal réveillés, si ? On peut avoir une attitude agressive dans ce cas ? Ou alors c'est qu'ils sont en retard ? Alors on peut parler du capitalisme mais parlons de l'individu : pourquoi il ne se lève pas 15 minutes plus tôt ? Ça le déstresserait et ça déstresserait aussi les autres. Ou alors ce sont des cas isolés de personnes ayant subi des retards inhabituels ? Non mais est-ce que c'est possible de desserrer l'étreinte mortelle de l'entreprise à profits ? Est-ce que c'est possible d'arriver parfois 15 minutes en retard en disant que c'est un retard inhabituel sans mettre son emploi en danger ? Alors il y a ceux qui ne peuvent pas s'organiser autrement par rapport aux horaires du reste de leur famille. Ok mais il y a forcément un aménagement à réaliser quelque part. De toute façon je ne supporte pas la rigidité des horaires dans les entreprises. D'accord il y en a où on ne peut pas faire autrement pour des questions de machines ou de personnes devant travailler ensemble, ok, mais il y en a tellement d'autres où des personnes pourraient arriver 15 minutes, des fois 30, ou même 1h ou 2h, puis terminer d'autant plus tard le soir. De l'intelligence, de la souplesse, je ne sais pas...


Bon voilà, c'était le coup de gueule (modéré...) sur les gens pressés. Moi-même je le suis à l'occasion. C'est vrai que je pars régulièrement 5 ou 10 minutes trop tard, parfois je compense durant le trajet sans énerver personne, très rarement j'ai un comportement déplacé de personne pressée et je m'en excuse ici, et d'autres fois je n'arrive pas à compenser et j'arrive donc en retard d'autant et les personnes à qui je donne les cours ne s'en offusquent pas parce qu'elle savent faire la part des choses et je trouve ça intelligent.

Home sweet home, bordel.

Depuis une semaine je suis salement malade, un truc pas vraiment identifié apparemment, médocs assez généraux. Samedi soir j'ai cru que je n'allais jamais arriver chez moi. Je donnais un dernier stage avant les vacances, à une centaine de km. La journée se passait assez bien jusqu'au moment du départ. Je passe prendre de l'essence et au moment de repartir le début de la spirale infernale : ceinture bloquée. Ajoutons que je commençais à souffrir du repas du midi, d'ailleurs il faudra qu'on m'explique comment c'est possible que j'ai toujours une mauvaise digestion les après-midi de tournois, après avoir soupçonné les contenus des repas, je suis arrivé à la conclusion que c'était le stress, mais là j'étais pas censé stresser en donnant ce stage, enfin bref. Oui et donc également j'étais malade, la toux qui commençait à devenir violente, la fièvre, la totale. Je suis quelqu'un de très calme et patient, je règle généralement les problèmes de manière froide et sereine. Alors je descend de la voiture, sors même pour prendre ce problème comme il le mérite. Je passe 5 minutes à tirer sur la ceinture, en force, en douceur, avec des à-coups, sans, tout ! Rien ! Bon, dans le froid polaire (je dirais 3-4 degrés), je me résigne à enlever mon manteau et reculer d'un cran le siège, afin de pouvoir quand même boucler cette stupide ceinture. C'est pas très confortable et je ne suis pas sûr d'être en sécurité en cas d'accident, à cause du mou presque inexistant, mais c'est mieux que rien, allons-y, il n'y a qu'une heure de route. Bon, je passe sur le fait que je me perds dans les petits villages avant de trouver l'autoroute, égarement duquel j'ai profité pour retenter une bataille contre la ceinture, encore gagnée par elle. J'avale quelques comprimés ainsi que du sirop antitussif, histoire d'avoir quelques chances d'arriver à destination quand même. Que le trajet a été long ! Dans la nuit, le froid - rappelons que je ne pouvais pas mettre mon manteau et que ma voiture n'est pas très moderne -, la maladie, le ballonnement, je comptais les kilomètres. Enfin arrivé chez moi, je tombe à la télé sur Le piège du père-noël, me glisse sous la couette et me laisse tenter. Conte de Noël moderne, ma foi sympathique. Regavage de médicaments et extinction des feux.

L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais non. 1h58, réveil plus ou moins douloureux, douleurs au ventre, je me traîne jusqu'au frigo, j'en extirpe la bouteille de fanta citron frappé flambant neuve, décidé à en avaler au moins 1/8ème - oui bah oui point trop n'en faut non plus et puis je pourrais pas plus -. J'essaye d'ouvrir le bouchon, sans succès. Je réessaye, encore raté. Je me dis "je sais que je suis crevé mais bon il y a des limites, un bouchon de bouteille, tout de même...". Je prends un torchon et tout, j'y mets toutes mes forces (enfin le peu qu'il en reste quoi), mais non, ça ne veut rien savoir. Là je me dis que c'est un peu fort, ça me réveille un peu mieux et je décide d'observer cet énigmatique bouchon. Et là stupeur, il est d'une seule pièce, il n'y a pas les petits pointillés si j'ose m'exprimer ainsi, qui permettent une ouverture normale. Malédiction, un défaut de fabrication ! Aucun autre soda, c'est la fin ! A partir de là, je crois que j'ai surpassé le Halvard Sanz de Jaenada. Je voulais vraiment ouvrir cette bouteille, je ne crois pas que ma survie en dépendait mais en tout cas je me suis mis en tête que si. Ah oui, j'ai oublié de préciser que la ceinture s'est débloquée à quelques km de l'arrivée, avec un petit clic nonchalant. La ceinture avait gagné la bataille, avec grande facilité même, et bien pas question que je perde maintenant contre une bouteille de fanta, défaut de fabrication ou pas ! L'être humain, doué d'une certaine intelligence, bien qu'en général assez basse il faut bien le dire, est censé venir à bout des petits éléments matériels inertes à base de plastique ou de tissu, vrai ou faux ? Alors j'ai commencé la lutte. J'ai cherché de quoi faire capituler ce bouchon. Tire-bouchon ? S'il portait mieux son nom, ça aurait pu, mais là non. Couteau ? Forcé ! Le couteau de base, avec des dents à moitié rondes, pas très tranchantes, mais bon. J'ai commencé à scier le bouchon en plastique, à hauteur où les pointillés auraient du se trouver. Seulement c'est du plastique costaud. Et puis il faut faire toute la circonférence du bouchon. Et puis il faut scier droit, sinon une fois qu'on a fait le tour on n'est plus en face. C'est assez technique finalement, juste ce qu'il ne me faut pas. Bon, pour quelqu'un d'à bout de forces, au milieu de la nuit, je trouve que je ne m'en suis pas trop mal tiré avec un temps honorable de 26 minutes... Un combat épique, le bouchon ne voulait rien lâcher, mais moi encore moins. Je vous l'ai dit, ma survie en eut-elle dépendu, je n'en aurais pas mis plus de rage. Victoire finale et ingestion du meilleur liquide du monde. Héros du genre humain. Tous les objets de mon appart faisaient la gueule. Redoses de médocs et réextinction des feux, pour de bon cette fois-ci.

Je sais, même malade, même à 1h58, ma vie est palpitante.

9.12.07

Wiki

L'autre soir d'entendre vanter les mérites de Wikipédia. N'importe qui peut modifier des articles et c'est la communauté qui modère. Pas de hiérarchie, quelqu'un tout en bas de l'échelle de la connaissance peut proposer une modification ou créer un article, et pas d'autorité pour imposer, l'autorité c'est la communauté. La communauté modère la communauté. Et ça se termine en indiquant que le taux d'erreur de cette encyclopédie n'est que de 0,01% par rapport à une "encyclopédie professionnelle". Quel beau tableau !
Faire la somme puis la synthèse des connaissances mondiales, par tous, pour tous, franchement c'est une idée prometteuse. Mais...

Les personnes commençaient à être un peu éméchées, l'orateur ne se sentait plus, un peu comme le corbeau, je n'ai pas voulu poser les questions ou faire les remarques qui auraient dérangé. Mais sinon j'aurais bien demandé quels bémols on pouvait émettre sur Wikipédia. Pour voir.
Une petite recherche sur "wikipédia taux d'erreur" montre que le débat fait déjà rage sur Internet. Je retrouve à plusieurs reprises ce chiffre : 32% d'erreurs supplémentaires dans Wikipédia que dans l'encyclopédie Britannica (étude de 2005 sur seulement 50 articles scientifiques).
Toute la question semble de savoir quelle quantité de personnes compétentes participe au projet. Car il semble évident que des personnes compétentes sont mieux placées pour intervenir sur leur domaine que n'importe qui. Toujours évident : moins il y a de personnes compétentes qui s'investissent, plus le risque d'erreur augmente.
J'ai aussi lu quelque chose d'amusant : tout le monde dit que c'est un accès gratuit à la culture mais certains font la remarque que cela coûte moins cher d'aller dans une bibliothèque publique (financée par les impôts) que d'avoir un ordinateur, relié à Internet.

L'autre bémol énorme que je voulais soulever personnellement, c'est que c'est la loi du plus grand nombre. Bien sûr il y a la lutte des sources mais le problème persiste : il existe des mauvaises sources, et il y a tous les domaines où il n'existe pas ou pas encore de sources références. Dans ces cas, si une personne connaît la vérité et que dix personnes ont lu dans une source erronée ou pensent de manière erronée autre chose, ce sont les dix personnes qui auront le dernier mot. La loi de la communauté, c'est intéressant, parce que notamment ça évite les bêtises, ça supprime tout ce qui est facile à reconnaître comme faux, mais il y a le risque de nivellement par le bas aussi : suppression de ce qui figure seulement dans les hautes sphères intellectuelles ou hautes sphères de compétences. C'est vrai que personnellement, pour plein de raisons, j'ai une sorte de dégoût de la loi du plus grand nombre, des goûts du plus grand nombre, des façons de penser du plus grand nombre, des aspirations du plus grand nombre, de leurs comportements, etc. Et ces quelques minutes à entendre le fonctionnement de wikipédia m'ont assez vite fait penser à ça.

Je terminerai en disant "attendons de voir". Voyons dans quelle mesure les experts et personnes compétentes apporteront gratuitement leur savoir, voyons dans quelle mesure leurs propositions seront acceptées par le plus grand nombre... ou balayées. Voyons comment seront gérées les dérives dans les domaines moins scientifiques, plus politiques et idéologiques.
La télévision était également un concept très prometteur, on voit ce qu'elle est devenue... Elle répond aux aspirations du plus grand nombre, elle participe au plus haut point au culte de l'apparence, elle diffuse un peu d'informations mais très peu de culture, et je doute fort qu'elle contribue à augmenter le niveau intellectuel et culturel global.
Wikipédia ne pourra à priori pas souffrir du culte de l'apparence mais attendons de voir ce que les sociétés en feront.


Un rapport complet et scientifique sur Wikipédia :
(voir notamment les recommandations de la dernière page)

Do old people exist ?

Dans le bus, avez-vous remarqué comme les personnes âgées demandent l'arrêt des lustres à l'avance ? Je trouve toujours ça assez pathétique. Au début cela m'a fait m'interroger, pourquoi diable elles demandent l'arrêt à peine l'arrêt précédent passé ? Souvent même elles se lèvent et se préparent à descendre. Pourtant il faut bien compter encore une, deux, parfois trois minutes avant la prochaine descente. Je me suis demandé si c'était parce qu'elles avaient peur de le rater. Ça me semble improbable mais c'est peut-être le cas pour une minorité finalement. Vivre dans la peur et la crainte comme ça, c'est assez effrayant tout de même. Exagération mentale de ses problèmes de lenteur par rapport aux plus jeunes ? Ensuite pour la majorité, qui je suppose, j'ose espérer, n'a pas peur de rater l'arrêt, j'imagine qu'il s'agit d'une façon de mieux exister. En signalant ainsi sa présence à tous ceux qui sont autour, en se démarquant, en montrant une telle prévoyance (bien qu'elle soit absurde), ce serait comme pour dire "regardez je ne suis pas si vieux/vieille que ça, je suis entreprenant, je suis actif, je compte, j'existe". Et voici en quoi je trouve ces actions pathétiques.
La réflexion peut être approfondie. Pourquoi ils ressentent un tel besoin d'exister ? Qui se manifeste aussi en réclamant la présence des enfants, petit-enfants, en les gâtant. Et dans une autre mesure, dans la recherche d'activités sociales, comme dans les clubs. Est-ce qu'ils regrettent de ne pas avoir plus existé avant ou bien c'est simplement qu'ils luttent contre la situation actuelle ? Sûrement plus souvent cette dernière hypothèse mais sans doute parfois aussi un peu de la première.

De mon côté, si jamais je deviens vieux un jour, ce qui n'est pas du tout au programme, je me promets de ne pas me comporter comme un boulet pour mes proches, de ne pas réclamer de la compagnie, de ne pas aller dans des clubs de vieux me comparer à d'autres boulets comme moi et encore moins de rechercher des pseudos façons d'exister comme demander l'arrêt trois plombes à l'avance par exemple. Je sais, c'est facile à dire maintenant, mais je crois pouvoir affirmer que j'ai toujours suivi mes convictions, que ma personnalité subit occasionnellement des changements mineurs mais jamais de changements majeurs. Ce que je disais il y a cinq ans ou dix ans, je le pense toujours pour la majorité des choses. Et quand je dis je le pense, ça ne veut pas dire que je me force à le penser. Je serai toujours à la recherche de l'analyse juste et pertinente, à essayer d'analyser le plus objectivement, dans la mesure du possible, et si un jour ou des fois ça n'est plus le cas, j'espère qu'il y aura des personnes pour m'en faire part, me dire où je me trompe, éclairer mes erreurs.

[Edit : je sais, je suis dur. On essaie tous d'exister. Et juger la manière dont on le fait, c'est dur. Au fond de moi je suis empathique, en tout cas je crois, mais c'est vrai que ça ne se voit pas forcément, surtout pas ici.]