29.4.09

Expiration

Le mois d'avril aura bientôt disparu, j'ai à peine eu le temps de l'apercevoir. Encore moins celui d'écrire un peu.

Mon père me demande des nouvelles. Je lui réponds que je vieillis. Il ne comprend pas le sens de ce mot et me parle de ses 53 ans et des 77 de ses parents. Le vieillissement ne se mesure pas au nombre des années mais à la quantité et la force des envies.
Quelques satisfactions, quelques challenges à relever, mais en filigrane une sensation de lassitude globale. Qui m'use comme le va-et-vient de la marée sur la roche.

Regardé hier une émission de débat sur les licenciements et les patrons séquestrés pendant la crise. Ai distinctement pu observer l'existence de 2 mondes différents, d'un côté patronat, dirigeants, actionnaires, de l'autre salariés, syndicalistes, manifestants. Ai clairement vu qu'entre les deux le dialogue ne pouvait se nouer, comme s'ils étaient bien trop loin pour s'entendre. Le discours des politiques déconnectés de la réalité, des patrons, de ceux qui touchent les dividendes, est vraiment gerbant. Quand j'étais petit j'avais posé la question naïve "comment environ une personne sur deux peut être de droite alors que c'est vouloir que les riches restent riches et les pauvres pauvres ?". En fait je peux la reposer aujourd'hui.
Il risque vraiment de se passer des choses dans ce pays dans les mois et années à venir. Peut-être enfin quelque chose qui ressemblera, même de loin, à une deuxième révolution, 220 ans après.

Perso c'est physique dégringolant. Appart dégringolant. Argent s'empilant en attendant. Même si on ne sait pas en attendant quoi. Fatigue régulière. Envie bringueballante. Ne lis ni n'écris presque plus. On dirait une comète ou une étoile qui commence à se désintégrer quelque part on ne sait où dans l'univers.