27.4.16

Lettre reçue

"Tu t'en fiches, des perfections, des qualités, des beautés inhérentes à chaque individu.
Tu ne fais rien pour changer quoi que ce soit. Tu ne votes pas, tu ne te révoltes pas, tu n'agis pas le moins du monde.
Tu te fiches de la collectivité et de l'ensemble. Tu les juges médiocres, ces autres, pour ne pas avoir à les connaître ni à les aider, pour alimenter ton propre désespoir.
N'importe qui d'autre ou presque se soucie plus d'eux que toi. Eux, au moins, ne les utilise pas comme un prétexte à un mal-être qu'ils n'ont pas voulu provoquer, ce serait la moindre des politesses.
Si l'humanité en est réellement à un stade pathétique et lamentable, tu en es responsable puisque tu en fais partie et que tu n'as rien essayé de changer.
La fille dénuée d'empathie, là, elle a aidé une trentaine de personnes en trois mois, de l'étudiant privé d'appartement à cause de son nom, au type qui allait être expulsé en laissant sur place sa femme et son bébé. Elle part du principe que tout être humain a une qualité et une valeur. Tu pars du principe qu'un être humain n'en a pas. Moi, j'ai l'avantage de pouvoir m'endormir en ayant le sentiment d'avoir été utile.
Au passage, j'ai vu après que tu n'avais jamais reçu mon dernier sms, que mon portable avait mystérieusement transformé en mms alors qu'il est incapable de les envoyer. Je te disais que c'était une bonne nouvelle que les anti-dépresseurs ne te rendent pas idiot car ils pourraient t'aider à réfléchir, à être lucide, en t'amenant peut-être à trouver une raison juste à tes problèmes et donc à les guérir.
Mais en fait, je crois que ton cas est désespéré. Tu es rempli de stéréotypes sur lesquels tu ne reviendras pas, impossible pour toi de te remettre en question. C'est tellement plus facile de penser que les autres sont médiocres.
Je n'attends aucune réponse à ce message. Si cela se produisait, je n'y répondrai pas. D'ailleurs, je vais essayer de ne plus jamais lire ton blog afin d'éviter de m'énerver inutilement. Je l'envoie en pensant qu'un jour peut-être, par vieillesse ou suite à une rencontre, tu auras enfin mûri.
J'espère sincèrement qu'avant ta mort, tu sauras l'enlever, cette poutre monumentale dans ton œil que tu es incapable de remarquer."

6.4.16

Désolation

La nature humaine m'afflige et je ne trouve pas consolation à hauteur de la désolation.

Quand on en a marre de tout, on n'a plus la force de rien.

Paraît-il que je devrais travailler sur mon ressenti face aux erreurs, imperfections, injustices, cruautés, médiocrités, etc. Je devrais réussir à les ignorer ? A ne plus les ressentir négativement ? C'est impossible.
Cela signifierait que je m'en fiche. Que je ne me préoccupe que de mon seul bien être, et pas du collectif, de l'ensemble. C'est ce que font les autres, sans doute. Et c'est pour ça que l'on en est là où on en est, c'est-à-dire à un stade pathétique et lamentable. Je ne peux réaliser ce que je reproche à autrui, je ne peux agir de telle sorte que je moi aussi je contribuerais ainsi à la médiocrité ambiante.