"Tu t'en fiches, des perfections, des qualités, des beautés inhérentes à chaque individu.
Tu ne fais rien pour changer quoi que ce soit. Tu ne votes pas, tu ne te révoltes pas, tu n'agis pas le moins du monde.
Tu
te fiches de la collectivité et de l'ensemble. Tu les juges médiocres,
ces autres, pour ne pas avoir à les connaître ni à les aider, pour
alimenter ton propre désespoir.
N'importe qui d'autre ou
presque se soucie plus d'eux que toi. Eux, au moins, ne les utilise pas
comme un prétexte à un mal-être qu'ils n'ont pas voulu provoquer, ce
serait la moindre des politesses.
Si l'humanité en est
réellement à un stade pathétique et lamentable, tu en es responsable
puisque tu en fais partie et que tu n'as rien essayé de changer.
La
fille dénuée d'empathie, là, elle a aidé une trentaine de personnes en
trois mois, de l'étudiant privé d'appartement à cause de son nom, au
type qui allait être expulsé en laissant sur place sa femme et son bébé.
Elle part du principe que tout être humain a une qualité et une valeur.
Tu pars du principe qu'un être humain n'en a pas. Moi, j'ai l'avantage
de pouvoir m'endormir en ayant le sentiment d'avoir été utile.
Au
passage, j'ai vu après que tu n'avais jamais reçu mon dernier sms, que
mon portable avait mystérieusement transformé en mms alors qu'il est
incapable de les envoyer. Je te disais que c'était une bonne nouvelle
que les anti-dépresseurs ne te rendent pas idiot car ils pourraient
t'aider à réfléchir, à être lucide, en t'amenant peut-être à trouver une
raison juste à tes problèmes et donc à les guérir.
Mais en
fait, je crois que ton cas est désespéré. Tu es rempli de stéréotypes
sur lesquels tu ne reviendras pas, impossible pour toi de te remettre en
question. C'est tellement plus facile de penser que les autres sont
médiocres.
Je n'attends aucune réponse à ce message. Si cela
se produisait, je n'y répondrai pas. D'ailleurs, je vais essayer de ne
plus jamais lire ton blog afin d'éviter de m'énerver inutilement. Je
l'envoie en pensant qu'un jour peut-être, par vieillesse ou suite à une
rencontre, tu auras enfin mûri.
J'espère sincèrement qu'avant
ta mort, tu sauras l'enlever, cette poutre monumentale dans ton œil que
tu es incapable de remarquer."