11.9.16

L'optimisme d'autrui

Je ne cesse de rencontrer des personnes optimistes pour moi. C'est étrange. Je crois qu'elles sont optimistes non pour une bonne raison, non par choix, mais par défaut, par peur, ou par nature. L'être humain qui n'est pas trop mécontent d'être en vie est finalement forcément optimiste.
C'est un optimisme qui ne s'appuie sur rien de concret. On me dit que ça va aller, que je vais aller mieux, que je m'en sortirai, mais ce n'est qu'un vœu pieu, une espérance, déconnectée de la réalité.
Il est plus humain de dire à quelqu'un qui va mal qu'il va s'en sortir, plutôt que le contraire. Mais ce n'est pas un avis objectif.
Objectivement, étant donné que cela fait maintenant vingt ans que je ne m'en sors pas, le plus probable, et de loin, est que je continue à ne pas m'en sortir. Pas le contraire. Les gens espèrent le contraire, mais ce n'est pas objectif. Je n'aime pas ce qui sous-tend l'existence des gens, ce qui leur plaît, ce qui les anime, ce qui les fait se sentir vivants. Cet état de fait, violent, demeurera, et il ne peut être combattu.

Je ne sais pas si je vais me préoccuper de mon alimentation. Cela me semble vain, cela me fatigue et je n'en ai pas envie.
Je ne sais pas si je vais refaire du sport. Cela me semble vain et je n'en ai pas envie.
Je ne sais pas si mon salon va rester rangé. Probablement pas.
Je ne sais pas si j'aime encore mon métier. Et c'est très inquiétant.
Non je n'aime pas la lumière. Elle me gonfle, la lumière. Autant que l'obscurité. Souvent même davantage.

Je continue à m'isoler. J'augmente même mon isolement. J'insulte les gens qui veulent m'aider. Parce qu'ils m'exaspèrent. Je les fais fuir.
Il y a une part d'auto-destruction. Parce que je préfère l'auto-destruction à la reconstruction. Je n'aspire à rien. Certainement pas à faire des efforts.
Décourager les personnes qui veulent m'aider est la meilleure façon de me tenir loin de ces efforts décourageants.

2.9.16

Rentrer

Dépression est là, tapie, guettant.
Solitude en est un terreau.
Voir du monde aussi.
Il faut de la joie pour vivre.
En manque.
Et ne puis en générer.
Société m'a broyé.
Êtres humains m'ont broyé.
Simplement en existant.

Est-ce ma faute ? Suis-je coupable ?
Ma perception du monde est-elle fausse ?
Ma perception d'autrui est-elle fausse ?
Une perception ne peut être fausse, elle est ce qu'elle est.
Je devrais percevoir les choses autrement ?
Je les perçois telles que je les perçois.

On répète à l'envi que le temps passe vite, qu'il ne faut pas le laisser filer.
Pour moi il passe bien trop lentement.
Je n'ai pas fait grand-chose de mon existence, mais que pouvais-je bien en faire ?
Que pouvais-je bien avoir envie d'en faire ?
Encore beaucoup d'années s'annoncent devant moi.
Beaucoup trop.
Et toujours cette vague survie ne ressemblant pas à grand-chose.
Désabusé et triste.