7/12
(...)
J'ai tellement
l'impression d'être dans une impasse. Je ne vois vraiment pas
d'issues. J'ai tellement envie de rien. Je crois que je n'ai même
pas envie de comprendre. Je me demande même si j'ai envie d'aller
mieux, ce qui est fou comme phrase, mais cela donne une idée
du désespoir dans lequel je me trouve. Oui j'ai envie de mourir.
Tout s'arrêtera. Le monde tourne d'une manière qui est beaucoup
trop insupportable pour moi. Il m'est impensable, impossible, de le
considérer de manière sereine. La médiocrité est ambiante et je
ne vois aucune réalité, aucune construction de la réalité, où je
pourrais la supporter.
(...)
Je suis la destruction.
Je suis le vide. Je suis la négation. Je suis le désespoir. Que
l'on ne m'approche pas. Et que l'on souhaite ma mort, si ça peut
aider à ce qu'elle se produise.
9/12
Je vais mal, très mal.
Je ne cesse de prononcer "j'en ai assez de vivre". Je
pourrais la prononcer cent fois de suite sans me lasser. Ces
dernières 48h j'ai dormi 24h. Hier je me suis réveillé à 13h00, après 11h de sommeil, puis
je suis retourné me coucher à 14h00.
Je m'en fous de tout.
Tout. Tout dans son sens le plus vaste.
Je ne suis pas sûr de
pouvoir échanger avec une personne qui aime manger.
Je ne suis pas sûr de
pouvoir échanger avec une personne qui aime les gens.
Je ne suis pas sûr de
pouvoir échanger avec une personne qui aime vivre.
Je ne sais pas comment les gens peuvent aller bien.
J'en ai marre d'être en
vie et je ne vois pas pourquoi ça changerait.
Des raisons valables de
me suicider, j'en vois 10 par jour. Ou par heure, je ne sais plus.
Il y a des gens qui
fument. Des millions de gens. Je ne comprends pas.
La médiocrité ambiante.
L'incroyable médiocrité ambiante.
Nous sommes en 2014.
Regardons l'état de l'humanité. Et osons dire que cela ne mérite
pas de se suicider.
Les gens ont besoin de
reconnaissance. C'est une très bonne raison de se suicider. Ils ne
devraient pas en avoir besoin. Mais ils n'ont besoin que de ça, ils
en crèvent quand il n'en ont pas. Qu'ils se suicident, ils n'en
auront plus besoin.
Je vois les décorations
lumineuses dans les rues, cela me donne envie de gerber. Si j'entends
quelqu'un s'extasier devant ces décorations, cela me donne envie de
mourir.
Quand je suis en voiture,
je me demande si quelqu'un va traverser sous mes roues et mourir sur
le coup. Si cela arrive, eh bien cela arrive, ce ne sera sûrement
pas une grande perte. Si c'est moi qui étais à sa place, ce serait
même une bonne nouvelle.
Il paraît que le plaisir
est ce qu'il y a de plus important. Putain mais ça sert à quoi au
juste le plaisir ? C'est quoi le sens ? Je recherche du sens mais il
n'y en a pas. Nulle part. Le plaisir ça sert à ce que les gens aiment vivre ?
Mais cela leur sert à quoi, d'aimer vivre ? A pouvoir s'adonner à
leur activité préférée, la médiocrité ?
Je ne suis pas meilleur que la médiocrité que je dénonce et abhorre.
Aller mal j'ai
l'habitude, je sais ce que ça veut dire, ce que ça signifie, ce que
ça engendre. Mais je crois que je suis rarement allé aussi mal
qu'en ce moment.