28.10.09

Nuisances dues aux travaux

Monsieur le conseiller municipal,

Ces derniers mois j'ai alerté différents responsables sur la question des nuisances sonores subies par les riverains habitant à proximité de travaux. Dans l'ensemble, tous fuient leurs responsabilités, considèrent les choses comme normales, ou ne se projettent pas à un niveau plus global.

La loi actuelle sur les plages horaires des nuisances sonores semble très insuffisante :
- on oublie les personnes exerçant une activité professionnelle de nuit (que penser par exemple du sommeil du boulanger qui pendant 2 ans doit subir des nuisances sonores durant quantité de jours ouvrés ?)
- on oublie les personnes qui travaillent à domicile, partiellement ou à temps plein (comment effectuer un travail correct dans des conditions sonores difficiles ?)
- on oublie les personnes en recherche d'emploi (certaines n'ont pas d'emploi, pas d'indémnités et maintenant on leur ajoute des nuisances)
- on oublie les étudiants dont une à deux années de cursus sont rendues plus difficiles par l'ensemble des nuisances)
- on oublie les personnes qui prennent leurs congés, souhaitant pouvoir souffler de rythmes de travail de plus en plus élevés,
etc.
Il est facile de penser que ces catégories, prises une par une, ne représentent pas une grande partie de la population, mais lorsqu'on les regroupe on n'a plus du tout affaire à un pourcentage négligeable.

Certaines personnes déménagent à cause des travaux (c'est le cas dans mon immeuble, et dans bien d'autres probablement). La gêne occasionnée ne peut être considérée comme négligeable ou mineure.

Dans le cadre d'immeubles privés, les sociétés immobilières à l'origine de ces constructions ne sont généralement pas les sociétés les plus à plaindre d'un point de vue financier. Est-ce si utopique d'envisager que la loi les enjoigne à verser des indemnités aux riverains subissant les nuisances ? Même chose pour la Mairie dans le cadre de constructions publiques. Car on aura compris que j'évoque ici une problématique générale : le cas de M. *** au **, rue ** n'est pas grand chose, l'important est que des milliers de personnes sont dans cette situation continuellement en France. C'est de loi qu'il s'agit donc.
C'est de problématique de société qu'il s'agit. Que l'on cesse de fuir nos responsabilités : le problème existe, il n'est pas mineur, il faut le soumettre à des débats et le traiter d'une manière ou d'une autre. N'est-ce pas ainsi qu'une société est censée progresser ?

Je compte donc sur votre sens de la responsabilité pour faire remonter ce problème. Et s'il doit remonter jusqu'à l'assemblée nationale, qu'il remonte, mais que l'on cesse de fuir.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

18.10.09

Confidents modernes

Et pourquoi pas la notion de confident inconnu durable ?

Quand Internet n'existait pas, et qu'on ne trouvait pas la bonne personne pour se confier, et qu'on savait un minimum écrire, le journal intime était une bonne solution. Bien sûr l'inconvénient du journal intime c'est qu'il ne répond pas, ne conseille pas, ne compatit ni ne complimente.
Un jour les blogs sont nés. Certains s'en sont servis de journal intime. Quel paradoxe puisqu'il s'agit d'exposer potentiellement les informations au monde entier ! L'antithèse du journal intime finalement. C'est vrai que si ce sont de purs inconnus, ça fait un peu comme si c'était personne. Mais au final il reste quand même quelque chose qui ne va pas, la plupart ne peuvent simplement pas exposer des choses trop personnelles ainsi à autant de personnes, même inconnues.

Un intermédiaire serait donc la personne confidente inconnue. Bien sûr elle devra être choisie avec soin, avec le temps, mais une fois qu'on a trouvé la bonne, ça peut marcher. Bien sûr le statut d'inconnue se désagrègera petit à petit au fil du temps, mais il restera une part forte au sens où on décidera de ne jamais la rencontrer. Des mails, des messages instantanés, au maximum le téléphone. La situation conservera ceci de particulier que la personne ne fera qu'à moitié partie de notre vie puisqu'on ne l'aura jamais vue. Il n'y aura pas d'autre lien entre ces deux vies que des échanges principalement écrits. Une sorte de journal intime qui répond, avec tous les avantages que cela peut comporter. Dans ce contexte je prétends qu'on pourrait être amené à évoquer des éléments plus personnels avec cette personne qu'on ne l'aurait fait avec un confident ami classique faisant partie de notre vie.

Message formel et poli ?

"Merci de votre compréhension."
On lit souvent ce message. Quand il y a des travaux, des annulations, des temps d'attente anormalement longs, etc.
On n'y fait presque plus attention, on se dit que c'est un message poli. Mais on ne se rend pas compte qu'il est juste agressif.
En effet penchons-y nous un peu. On nous remercie de notre compréhension... On croit rêver ! On subit un désagrément, on n'a pas le choix, on ne peut s'y soustraire, et on apprend en plus que, sans le savoir, on fait preuve de compréhension. Première nouvelle ! On nous en remercie même déjà, avant même qu'on ait eu le début du commencement de l'intention de se montrer compréhensif. Ne serait-ce pas là le flagrant délit d'une vicieuse façon de nous forcer la main ?!
C'est sûr que les gens dégoulinent de compréhension lorsqu'ils doivent attendre 20 minutes au téléphone que le service technique leur réponde alors qu'ils ont déjà appelé à hauteur de 1h12 jusque là, à un tarif sympathique. C'est sûr qu'on peut les remercier qu'ils ne fassent pas de scandale parce que la grêve a annulé leur avion de la plus haute importance pour Moscou. C'est sûr que l'être humain est vraiment très compréhensif d'une manière générale lorsqu'on lui cause de sévères désagréments. C'est sûr.

7.10.09

Arna social

Je viens seulement de me rendre compte que je n'avais pas installé MSN sur mon ordinateur depuis le formatage de... juin dernier. Un signe de ma vie sociale trépidante !
Je n'ai pas de véritable vie sociale non plus. J'ai des collègues de travail, des collègues de loisir, des membres de ma famille que je vois très épisodiquement.
Et pourtant je n'ai pas de temps libre en trop. Je ne vois pas bien comment je pourrais avoir une vie sociale, ni même une petite amie. Ou il faudrait que je change radicalement la répartition de mon temps, ce qui me laisse sceptique.
Mon travail et mes loisirs occupent tout l'espace et c'est principalement par choix. Tout ce qui est volontairement social tend désespérément à me désespérer.