19.6.08

It had to happen

C'était statistique. Il fallait bien que j'aie un accident à un moment ou à un autre. Circonstances très favorables : endroit inconnu, sortie difficile, un peu de fatigue, un peu trop de confiance accumulée en 4 ans. Un choc, des dégâts en apparence mineurs, transformés classiquement en devis à 600 euros par le carrossier. Perte du bonus mais qu'importe car qu'importe l'argent. Je me suis rendu compte que je ne vérifiais même pas si je recevais le bon nombre de bulletins de salaires (et chèques associés) dans l'année. C'est dire à quel point je méprise l'élément argent.
Franchement cet accident il fallait bien qu'il arrive. Les premiers mois après avoir eu le permis, je décrétais que je conduisais assez mal. Et finalement c'était bien étonnant - et chanceux sûrement - que je n'aie rien heurté jusque là.
La fatalité...

16.6.08

Divers

La même erreur commise à deux semaines d'intervalle, mais que fait mon cerveau ? L'erreur ? Me tromper de route en voiture. Pour gagner un peu de temps, je passe par une route inhabituelle, que je prends régulièrement mais pour aller ailleurs. Et bien sûr au moment de la bifurcation je vais précisément ailleurs. Une fois, passe encore. Mais deux fois c'est beaucoup...

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Laisser gagner les élèves dans les écoles. Quelque chose de naturel je suppose. J'ai pourtant tellement de mal. Disons qu'on cherche toujours l'équilibre : on dit aussi que c'est une preuve de respect de jouer à son niveau. Mais l'équilibre est difficile à trouver. Pourquoi j'ai du mal à laisser gagner ? Je dois trop être épris du jeu et du résultat. On pourrait pourtant s'attendre à un changement de comportement puisque changement de contexte. Mais je crois que c'est là qu'on voit que ce jeu me prend aux tripes...

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Vu Into the wild ce soir au ciné. Vaut le déplacement et évoque en plus deux problématiques qui me tiennent à cœur : tout plaquer pour être vraiment libre et la question de la solitude, dont je parlais encore aujourd'hui.

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Il faudra tout de même un jour psychanalyser le fait que lorsque je me rends en voiture dans un endroit inconnu, j'ai une tendance systématique - d'ailleurs ce n'est même plus une tendance mais une quasi certitude - à me garer avant. Exemple : je dois aller au numéro 45 d'une rue, je vois le 23 avec un parking en face, je me gare. Ou je sais que c'est en centre ville, j'aperçois l'église au loin je me gare. Ce qui ne manque pas d'entraîner très souvent des déplacements à pieds plus longs que prévus. L'attitude logique voudrait forcément que j'aille jusqu'à passer devant l'endroit exact où je dois me rendre puis aviser ensuite de l'emplacement où me garer, quitte à faire un demi-tour. D'ailleurs il y a parfois un parking à l'endroit même où je me rends.
Ça m'agace et j'aimerais savoir d'où ça vient.

6.6.08

Affect

J'étais encore devant Ce soir ou jamais hier et je persiste à dire que ceux qui ne sauront pas comment occuper leurs vacances (ou autres) peuvent passer du temps à visionner les émissions précédentes sur le net. Evidemment pas toutes en entier mais plutôt selon que les sujets les intéressent, et ça ne sera pas du temps perdu.
Hier donc, ça parlait du cerveau et de tout ce qui est lié, autrement dit forcément presque tout. De l'expérience de Milgram, des rêves, de l'hypnose, des transes, de l'inconscient, du fameux rapport entre le cerveau et l'affect, le mental, les émotions. Entre autres.
A un moment donné le débat s'est porté sur les êtres marginaux intelligents, parfois rejetés de la société, sur l'importance de faire partager son intelligence avec d'autres. Il fut dit que l'intelligence n'est pas grand chose si elle reste dans son coin, à ce sujet il fut évoqué le formidable outil qu'est Internet pour créer des collectifs qui associent les intelligences des membres. Ces derniers éléments m'ont bien sûr replongé dans ma connaissance de soi puisqu'on est vraiment pas loin de toucher du doigt le point vital. Etre intelligent ne rend pas un être heureux s'il ne partage pas cette intelligence avec d'autres êtres. Deux choses me viennent tout de suite simultanément quand j'écris cette phrase : 1) ça me choque d'écrire ça, 2) je connais cette problématique par coeur. En effet on revient sur l'élément fondamental : le besoin des autres, qu'il y ait difficultés à les supporter ou non.

Parce qu'on peut parler du jeu d'échecs. Cinquante ans plus tôt, on ne pouvait encore pas vraiment jouer sans partenaire. C'est à moitié faux au sens où depuis déjà plus d'un siècle, quantité de joueurs étudient le jeu seul à l'aide de livres, étudient les parties des champions, cherchent à résoudre des problèmes, etc. Mais à moitié vrai au sens où jouer reste essentiel et on revient à la question d'un partenaire. Maintenant il existe les ordinateurs. Maintenant on peut jouer seul contre lui et il est du niveau des meilleurs joueurs mondiaux. Il n'empêche que c'est vite lassant. Le lien social créé dans les tournois semble irremplaçable. Il est amusant de noter que je disais que ce que je préfère c'est les moments de jeu où il n'y a aucune parole et que je me sentais à nouveau mal dès que ça se terminait. Mon obsession de ne pas supporter les paroles d'autrui entre en compte bien sûr, il n'empêche que même sans qu'ils parlent, la seule présence d'autres êtres est un élement positif. De plus, maintenant je sais aussi apprécier une analyse postmortem, ce que j'ai d'ailleurs je crois toujours su. La seule chose c'est que tout doit rester centré sur le jeu. Je parle à moitié au passé et à moitié au présent.
N.B. Il y a aussi le jeu par internet, intermédiaire entre le jeu réel et le jeu seul.

Parce qu'on peut parler du scrabble. Avant l'arrivée des ordinateur, pratiquement impossible de jouer seul. Maintenant on peut passer des centaines d'heures à s'entraîner seul, aussi bien en ce qui concerne l'apprentissage de nouveaux mots que la technique de jeu sur la grille (je parle du duplicate). Et il y a aussi cet intermédiaire qu'est le serveur internet pour jouer avec d'autres personnes à distance. On peut passer des mois voire des années sans franchir la porte d'un club tout en étant assez content et assez stimulé intellectuellement. Il n'empêche qu'à un moment donné je suppose que ça va toujours en revenir au même : le besoin d'aller partager la passion de manière sociale. Disons, social prend un nouveau sens avec Internet, et c'est drôle mais je ne sais pas s'il existe un vrai qualificatif pour dire "en face en face", "dans la vraie vie". Je crois que les anglophones utilisent IRL (in real life) sur le net, ce qui n'est pas idéal sur le plan littéraire ! Bref et donc il y a je crois un besoin à un moment donné de partager les centaines d'heures d'entraînement, la passion, dans un "vrai" contexte.

L'autre fois, suite à quelques jours très chargés, contenant à la fois des événements échiquéens et scrabblesques, je me disais justement que j'avais une sorte de double vie. Et qu'il avait au moins fallu ça pour que j'atteigne une sorte d'équilibre. Je le vois quand mon activité diminue, je recommence à trop penser, donc à voir tous les défauts, à critiquer dans mon coin, à avoir des doutes, à perdre de l'intérêt, etc. Si je fais tout le temps quelque chose alors ça peut aller. A condition évidemment que j'y trouve de l'intérêt.

Multitalents

La question des multitalents est posée.
Dans chaque domaine on peut observer facilement que certains ont un réel talent, quelque chose qui les différenciera des autres champions quand ils seront en haut de la pyramide, à quantités et conditions d'entraînement égales. Ce petit truc qui nous fait dire qu'il est vraiment fait pour ça ou qu'il a ça dans le sang. On a même l'impression que certains n'existent que pour ça.
Ces personnes rares ont beaucoup de chance. Mais y aurait-il des personnes encore plus rares, qui auraient de tels talents dans plusieurs domaines ? Je n'irai pas jusqu'à demander si des personnes peuvent l'avoir dans tous les domaines, je n'y crois pas. Dans un c'est déjà exceptionnel, alors plus d'un ça serait l'exception parmi les exceptions. A ce stade je ne sais pas s'il existe un mot pour qualifier la personne. Multigénie ?
En tout cas il y a déjà quelque chose de nettement plus courant, ce sont les multipassionnés, qui font tout ce qu'ils font avec passion. C'est déjà une grande qualité.

Concrètement, j'en discutais avec ses parents pour G. . Multitalents je ne sais pas, je me posais la question d'après ce qu'ils me disaient, mais en fait ça doit plutôt être multipassionné et de mon côté je persiste à dire que son vrai talent est pour le jeu d'échecs. Du coup je voulais indiquer que c'était ce qui le passionnait le plus, mais c'est vrai que ce n'est pas forcément le cas, même si j'ai du mal à le croire. Pour moi qui suis quand même l'un des plus passionnés, il a ce jeu au plus profond de lui-même. Avec mon expérience actuelle - douze ans, un peu maigre peut-être - je ne peux pas citer quelqu'un que j'ai connu qui l'eut plus que lui. Est-ce qu'il est plus passionné que moi ? C'est difficile de comparer, de part la différence d'âge. Mais je dirais que ça se vaut. Par contre lui il a ça dans le sang, depuis la naissance on dirait, c'est quelque chose de pur, alors que moi je l'ai acquis plus tard et du coup c'est forcément moins bon.