30.12.15

Médecin

"Pourquoi vous vous posez autant de questions ?"
m'a demandé hier mon médecin traitant. Je vais la voir chaque semaine depuis un mois pour faire le point.
Un peu plus tôt elle disait "La vie c'est simple, on dort, on se lève, on mange, on fait des activités, on voit des gens".
Si seulement.

"Vous êtes intolérant au fonctionnement des autres, à leurs limites."
J'ai confirmé. Et je confirme, je fais une intolérance aux autres.
"Vous devez vous mettre à leur niveau."
C'est le problème.
"Vous devez aller vers les gens, petit à petit."
C'est le problème.

- Vous ne parlez nulle part d'affection.
- Je m'en suis coupé.
- Et vous pensez qu'on peut faire sans ?
- Apparemment pas.

Elle a enchaîné avec ces phrases toutes faites qui m'insupportent "tout peut changer", "il suffit de le vouloir".

- Mais la vie comporte des attraits, tout de même.
- Non.

J'ai dit que je ne voyais pas comment j'allais pouvoir reprendre mes activités à la rentrée.
Je lui ai demandé d'augmenter ma dose d'antidépresseurs, elle a augmenté de 50%.
Je lui ai demandé autre chose en plus pour avoir de l'énergie, elle m'a prescrit de la vitamine C.

Première nuit sans anxiolytiques a été agitée et mauvaise. Ne sais pas si pourrai dormir à peu près correctement sans.

4.12.15

Suite de la survie

4/12
Recommencé à consulter.
Pas le choix.
Envie de mourir.
Souffre.
Manifestations physiques.
Réessaie antidépresseurs.
Pas le choix.
Inquiet et irrité.
Parfois proche de folie.
Envie de me recroqueviller.
Désespéré.
-
10/12
Nausées mais surtout 7 nuits, 7 insomnies.
Epuisé physiquement et mentalement.
N'ai en conséquence plus loisir de me demander si suis désespéré.
Essaie juste de mettre un pied devant l'autre.
-
18/12
Resté couché 16 heures de suite.
Levé, douché, mangé, cours, dîné, couché, 7h après.
Ne sais si anxiolytiques pris servent.
Difficile de continuer à survivre.
-
26/12
Viens de dormir 34h sur 36.
Pour fuir la réalité. Le 25 notamment.
Étouffé par le désespoir.
Au seuil de la folie. Ai des hallucinations.
Envisagé d'avaler la boîte d'anxiolytiques.
Ai envoyé des SMS d'insultes à mes deux derniers psys.
Vois l'ensemble du tableau constitué par ma vie et aucune envie de continuer.
Séparons bien ceux qui aiment vivre et les autres.
-
27/12
Viens de dormir presque non-stop pendant 3 jours.
Viens de manger mon 1er repas depuis 72 heures.
Toute envie d'avancer m'a quitté.
J'ai renoncé. C'est un autre monde qu'il me faudrait. Un vivable.
Je ne sais si médicaments servent. A rien vraisemblablement.
Suis seul au monde. Personne ne prend de mes nouvelles.
M'étais efficacement coupé du monde au fil du temps.

Même si j'ai fabriqué des scénarios de ma mort, et pensé à mon testament, le plus plausible reste que je ne me suiciderai pas.
Hélas.
Et cela manque de logique.
Dormir est ce qui s'en rapproche le plus. Inconscience du monde.
-
29/12
Encore énormément dormi hier et ce matin.
Antidépresseurs m'anesthésient possiblement.
Neutralisent au moins mes crises d'irritation.
Ai l'impression de perdre un pourcentage de mes facultés cognitives.
Manque d'énergie. N'en avais déjà guère.
En un sens c'est ce que je recherchais, devenir un légume qui dort en permanence.

6 jours avant la rentrée. Ne me sens pas en état de reprendre.
Ne vois aucune solution ni espoir.