12.12.14

Point lumineux

Sur le conseil, sans doute avisé, de A., je vais essayer de poster des éclaircies lorsque j'en rencontre.

J'ai commencé à travailler avec une personne spécialisée dans le haut potentiel. Nous n'avons fait que deux séances à ce jour, mais j'ai déjà plus avancé qu'au cours de toutes les séances précédentes avec des psys non spécialisés.
Evidemment, s'il y a bien une personne, au monde, qui ne va pas s'emballer, c'est moi. Evidemment, le chemin, si chemin il y a, s'annonce long, chaotique, difficile ; et accessoirement coûteux. Il est évident qu'il ne faut pas compter sur moi pour sortir les trompettes. Je doute même de les sortir un jour, même en cas d'amélioration substantielle, mais cela ne voudra pas dire que je ne sais pas l'apprécier à sa juste valeur.
Je pourrais fournir quantité de détails, mais je les garde dans mes notes privées.
Oui, c'est un point lumineux. Etant donné la masse d'obscurité, je ne serais pas très surpris qu'il s'y noie, je ne suis pas trop fan, je crois, des miracles - je suis un être rationnel. Mais, hé, il est là, ce point, et il va faire ce qu'il pourra, comme moi.

Merci à A. qui a téléphoné à ma place, après que mon troisième courriel ne reçut - lui - pas de réponse. Même si on ne sait pas ce qui adviendra, ce remerciement-là, lui, est légitime et ne disparaîtra pas.

9.12.14

Impasse - Impasse - Impasse - Impasse

7/12
(...)
J'ai tellement l'impression d'être dans une impasse. Je ne vois vraiment pas d'issues. J'ai tellement envie de rien. Je crois que je n'ai même pas envie de comprendre. Je me demande même si j'ai envie d'aller mieux, ce qui est fou comme phrase, mais cela donne une idée du désespoir dans lequel je me trouve. Oui j'ai envie de mourir. Tout s'arrêtera. Le monde tourne d'une manière qui est beaucoup trop insupportable pour moi. Il m'est impensable, impossible, de le considérer de manière sereine. La médiocrité est ambiante et je ne vois aucune réalité, aucune construction de la réalité, où je pourrais la supporter.
(...)
Je suis la destruction. Je suis le vide. Je suis la négation. Je suis le désespoir. Que l'on ne m'approche pas. Et que l'on souhaite ma mort, si ça peut aider à ce qu'elle se produise.

9/12
Je vais mal, très mal. Je ne cesse de prononcer "j'en ai assez de vivre". Je pourrais la prononcer cent fois de suite sans me lasser. Ces dernières 48h j'ai dormi 24h. Hier je me suis réveillé à 13h00, après 11h de sommeil, puis je suis retourné me coucher à 14h00.
Je m'en fous de tout. Tout. Tout dans son sens le plus vaste.

Je ne suis pas sûr de pouvoir échanger avec une personne qui aime manger.
Je ne suis pas sûr de pouvoir échanger avec une personne qui aime les gens.
Je ne suis pas sûr de pouvoir échanger avec une personne qui aime vivre.

Je ne sais pas comment les gens peuvent aller bien.

J'en ai marre d'être en vie et je ne vois pas pourquoi ça changerait.

Des raisons valables de me suicider, j'en vois 10 par jour. Ou par heure, je ne sais plus.
Il y a des gens qui fument. Des millions de gens. Je ne comprends pas.
La médiocrité ambiante. L'incroyable médiocrité ambiante.
Nous sommes en 2014. Regardons l'état de l'humanité. Et osons dire que cela ne mérite pas de se suicider.
Les gens ont besoin de reconnaissance. C'est une très bonne raison de se suicider. Ils ne devraient pas en avoir besoin. Mais ils n'ont besoin que de ça, ils en crèvent quand il n'en ont pas. Qu'ils se suicident, ils n'en auront plus besoin.
Je vois les décorations lumineuses dans les rues, cela me donne envie de gerber. Si j'entends quelqu'un s'extasier devant ces décorations, cela me donne envie de mourir.
Quand je suis en voiture, je me demande si quelqu'un va traverser sous mes roues et mourir sur le coup. Si cela arrive, eh bien cela arrive, ce ne sera sûrement pas une grande perte. Si c'est moi qui étais à sa place, ce serait même une bonne nouvelle.
Il paraît que le plaisir est ce qu'il y a de plus important. Putain mais ça sert à quoi au juste le plaisir ? C'est quoi le sens ? Je recherche du sens mais il n'y en a pas. Nulle part. Le plaisir ça sert à ce que les gens aiment vivre ? Mais cela leur sert à quoi, d'aimer vivre ? A pouvoir s'adonner à leur activité préférée, la médiocrité ?

Je ne suis pas meilleur que la médiocrité que je dénonce et abhorre.

Aller mal j'ai l'habitude, je sais ce que ça veut dire, ce que ça signifie, ce que ça engendre. Mais je crois que je suis rarement allé aussi mal qu'en ce moment.