2.3.08

CL

C. est quelqu'un d'assez exceptionnel. On ne croise pas beaucoup de personnes comme ça.
Déjà il est passionné et il travaille dans le milieu de sa passion. Or, j'ai bien l'impression que tous ceux qui travaillent en étroite relation avec leur passion arrivent à offrir le meilleur d'eux-même, et en général ils donnent. Ce qui est remarquable dans une société où tout le monde ne fait que prendre.
Il travaille entre 60 et 70 heures par semaine, tout en étant payé sur la base de 39. Un élément important est en effet qu'il n'a aucune considération pour l'argent, il ne considère cela que comme un moyen : l'argent personnel sert à survivre, l'argent de l'association à réinvestir. Il ne recherche jamais l'enrichissement personnel, au contraire d'ailleurs il n'est pas rare qu'il se mette en danger financièrement pour réussir des projets associatifs. Donc quand j'ai dit donner il y a quelques lignes, c'est vraiment donner, ce n'est pas donner en contre-partie de quelque chose, et ça c'est rare.
Il a une très bonne mémoire, acquise à force de devoir gérer des dizaines de choses en même temps en permanence. Il est sensiblement plus intelligent que la moyenne.
Il a une vision d'ensemble, une prise de recul, en partie acquise grâce au jeu, qui est forcément une qualité avantageuse.
Il recherche souvent des raisons psy à des comportements en tous genres et aime bien analyser les choses en général.
Etant résolument optimiste, il sait motiver ses collaborateurs, les entraîner dans ses projets, ses aventures. Il commence à savoir s'entourer. Il commence à savoir déléguer.
Il a une empathie développée pour son prochain, il est très social. Cet altruisme est parfois un défaut, en voulant sauver des personnes, les soigner, les ménager, on se met parfois en danger ou on perd le sens des priorités. Mais à la limite dans la société actuelle, c'est quand même une belle chose de mettre son prochain tout en haut de la liste des priorités. A l'heure où c'est habituellement son soi qui y figure.
Il arrive à avancer malgré l'adversité. Et quelle adversité ! Il avance malgré les choses insupportables, abjectes et absurdes que l'on retrouve un peu partout, en particulier dans l'administration et la politique. Même s'il s'y heurte parfois de plein fouet. C'est un peu "mort aux cons" et il avance. C'est terrible parce que des gens qui travaillent 2 fois moins que lui et qui sont payés 2 fois plus - au minimum - lui mettent des bâtons dans les roues, se plaignent, font ralentir les processus, etc. Mais il doit faire avec, et il avance.
Il arrive à allier la nécessité de gérer les formalités - et Dieu sait s'il y en a - avec la création régulière de nouveau projets, et leur mise en place. C'est pour ça que quand j'écris avancer, ce n'est pas simplement mettre un pied devant l'autre, c'est aussi avoir de nouvelles idées et ensuite les mettre en œuvre.

Et bien sûr, sur le plan personnel, c'est celui qui m'a permis d'entrer professionnellement dans le milieu de ma passion, comme il l'avait fait lui-même quinze ans plus tôt. Ce qui est tout simplement énorme puisque c'est ce qui m'a amené à exister.

1.3.08

To exist

Oh dear, c'est le rush, plus le temps d'écrire. Nous dirons et de penser, dans une moindre mesure, et nous nous demanderons si c'est une chose positive.
Je pioche dans des thèmes griffonnés fin décembre. Il y a le thème majeur.

Est-ce que j'aurais eu tort de conclure il y a 5 ans que le suicide était la meilleure alternative ?
Parce que je commence enfin à avoir l'impression que j'existe. Oh ce n'est pas encore l'existence avec un grand E, d'ailleurs elle par contre je crois que je ne pourrai jamais l'atteindre, peut-être que personne ne le peut d'ailleurs. Ça serait de n'être contraint par rien et de se sentir exister à chaque moment. Complètement utopique, en effet. Mais déjà un semblant d'existence c'est beaucoup, c'est assez pour que ça tende à la révolution et que ça me fasse remettre en question les conclusions anciennes.
Je pensais que mon problème relationnel et la problématique d'effectuer des activités intéressantes pèseraient toujours trop lourds pour que je parvienne à exister. Le problème relationnel s'est estompé, je ne sais trop comment, l'habitude sans doute. J'ai toujours une crainte des gens mais disons qu'elle n'est plus maladive, et je suis toujours aussi différent d'eux (ou alors un chouia moins, admettons) et j'en souffre toujours mais là aussi, je ne sais trop comment, je contourne le problème. Comme déjà évoqué, il est clair que le fait d'être presque toujours actif agit comme une sorte de diversion. Ensuite il est je pense indéniable que vivre seul penche de manière positive dans la balance. Puis il y a quelques éléments motivants dans ce que je fais, beaucoup de transmission aux enfants et des perspectives laissant espérer. Finalement je ne peux pas vraiment dire pourquoi je me sens exister, c'est la somme de tous ces éléments.
Je dirais que j'ai trouvé un des rares chemins menant de là où j'étais il y a 5 ans à là où j'en suis maintenant, peut-être même le seul. Je ne pense pas que je pouvais envisager que ce chemin existe et que je le trouve. Mais est-ce que j'aurais du laisser une part, même infime, d'incertitude à ce sujet ? En fait je ne sais plus si j'étais catégorique ou si la probabilité de l'existence d'un tel chemin me paraissait si faible qu'elle ne vaille pas le coup d'être considérée.
En fait ce n'est pas que les choses ont vraiment changé, c'est que j'ai trouvé le chemin pour m'en accommoder. Je rencontre un minimum de gens, mange aussi peu accompagné que possible, me préserve au maximum du bruit et des conversations, gravite le plus possible autour de ce qui me passionne, esquive au maximum les démarches, réfléchis moins souvent à l'existence...
Cette année je vais avoir 25 ans et ça doit être la première fois que j'envisage de dépasser les 30. Rien n'est fait, la route est longue et difficile (comme on dit), la vitesse à laquelle je me lasse est toujours un danger, ainsi que ma personnalité par rapport au monde dans lequel on vit. Mais le sentiment d'exister, même occasionnel, et la présence de certains espoirs, sont déjà remarquables.