4.8.19

Marche

Bonjour D.,

Je suis sorti marcher pour le troisième jour consécutif. 1h30 cette fois.
Je suis allé au centre commercial mais à pieds. Hélas le service après vente était fermé. J'ai quand même acheté une nouvelle batterie de téléphone et une bombe anti-moustiques.
Cependant la marche m'autodétruit. Mon esprit mouline dans tous les sens et alimente ma dépression. Je tourne en rond sur mes schémas, desquels ne se dégagent que des impasses et de la souffrance. J'utilise involontairement les éléments que je croise pour les alimenter : voitures, panneaux publicitaires, magasins, etc. C'est un processus qui me ramène à mon dégoût du monde et à mon incapacité à le tolérer. C'est un processus qui me broie. Dans les 10 dernières minutes de marche, j'étais particulièrement angoissé, j'avais du mal à respirer, j'avais la gorge serrée, j'avais envie qu'on me présente une bouton sur lequel appuyer pour mourir sur le champ.
La marche semblant donc être un processus qui accélère et aggrave mes affects dépressifs, je ne retournerai donc pas marcher.
Mon hypothèse est que chaque activité que j'essaierais de faire comporte ce risque.

S.