Bonjour D.,
Je suis sorti marcher pour le troisième jour consécutif. 1h30 cette fois.
Je suis allé au centre
commercial mais à pieds. Hélas le service après vente était fermé. J'ai
quand même acheté une nouvelle batterie de téléphone et une bombe
anti-moustiques.
Cependant la marche m'autodétruit. Mon esprit
mouline dans tous les sens et alimente ma dépression. Je tourne en rond
sur mes schémas, desquels ne se dégagent que des impasses et de la
souffrance. J'utilise involontairement les éléments que je croise pour
les alimenter : voitures, panneaux publicitaires, magasins, etc. C'est
un processus qui me ramène à mon dégoût du monde et à mon incapacité à
le tolérer. C'est un processus qui me broie. Dans les 10 dernières
minutes de marche, j'étais particulièrement angoissé, j'avais du mal à
respirer, j'avais la gorge serrée, j'avais envie qu'on me présente une
bouton sur lequel appuyer pour mourir sur le champ.
La marche semblant donc être un processus qui accélère et aggrave mes affects dépressifs, je ne retournerai donc pas marcher.
Mon hypothèse est que chaque activité que j'essaierais de faire comporte ce risque.
S.